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Ingrid, choureuse de bouffe

mardi 25 mars 2008, par Jérémie P.

De temps à autre, Jérémie éprouve le besoin de nous faire partager son aversion pour le genre humain en général ou certains de ses représentants en particulier.

Et la cible d’aujourd’hui est...

Ingrid,

Franchement tu me déçois trop hein. Faudrait pas voir à abuser. Déjà, pendant six ans, on entend des nouvelles de toi toutes les semaines aux infos. Tu vois, la vie en France c’est : tu manges ta choucroute William Saurin après tes huit heures de travail, et d’un coup on voit des images de toi en train de tirer une tronche de trois mètres de long en treillis, alors on trouve la choucroute encore plus dégueu qu’elle n’est réellement, et on dort un peu plus tard le soir parce qu’on reste des français, comme toi, et on doit penser à toi.

Alors six ans plus tard, quand j’apprends ta libération en écoutant Europe 1, j’en ai un renvoi de surprise et je me surprends à pleurer. Figure toi que je vais même à la messe le dimanche d’après. Je ne me souviens d’aucune de ces putains de prières qu’on m’obligeait à psalmodier étant jeune mais bon, Ingrid, je te vois faire la bise au pape, alors je me dis que tu ne peux pas avoir tort, tu es la personne à laquelle j’ai pensé tous les soirs pendant six ans, alors tu es un peu de ma famille.

C’est vrai ça, avant j’étais plutôt de gauche, mais Villepin est ton ami, alors je fais l’équation : Bettancourt = le bien = le Pape = de Villepin, alors ma vie semble plus simple et je deviens plus efficace au travail et j’ai même embrassé ma femme l’autre jour.

Ingrid, je suis faché, hier j’ai lu que des anciens codétenus avaient écrit un livre sur toi. Paraît que tu leur as volé de la bouffe, putain, Ingrid. Paraît que tu gardais la radio pour toi. Paraît aussi que Clara Rojas eh ben elle est plus ta copine. Paraîtrait même que t’as trompé ton mec.

Ingrid, dis moi que ce n’est pas vrai. Ma choucroute William Saurin refroidit, Ingrid, je n’ai plus très faim. Je te revois sortant de l’avion. En fait tu étais presque rondelette. Tu n’avais pas le visage marqué. Tu calculais tout, déjà, et moi que suis-je censé devenir ?

J’attendais de toi que malgré les années d’emprisonnement, tu aies un comportement chrétien. Que tu donnerais ta bouffe. Que tu filerais la radio à tes amis. Que tu respecterais ton mariage, fausse chrétienne. Moi, quand mon enfant me réclame, je lui donne toujours la deuxième saucisse de ma choucroute, alors pourquoi ne peux-tu pas en faire de même.

Franchement tu me déçois trop hein.

Reçois mon mépris

Un anonyme courageux (et français)

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